Les Neldas

Généralités




Les Neldas sont des êtres humanoïdes d'une morphologie souvent imposante et solide, un peu bedonnants, qui possèdent un faciès et une morphologie de loup. Leur corps est couvert d'un pelage dont la couleur, souvent uniforme, varie selon les individus du blanc au noir, en passant par toutes les teintes du roux au brun. Pelage que les neldas, mâles comme femelles, entretiennent avec grand soin : il n'est pas rare de croiser chez les Haut-Rêvants des neldas à la crinière parée de perles, de tresses ou de nattes de fils colorés formant des coiffures parfois élaborées.
Debout sur leurs pattes arrières -car c'est ainsi qu'ils se tiennent- la taille des neldas varie d'1m80 à 2m20. Un nelda peut vivre jusqu'à 140 ans, longévité courante en particulier chez les Rêvants de l'Ordre.

Êtres placides, raffinés et calmes, les Neldas forment une race en général stable, mesurée et tournée vers la spiritualité.
Même si leur musculature puissante et leur haute taille de plus de deux mètres leur donne une allure brutale, ils préfèrent toujours la discussion avant d'en venir aux armes.
La plupart des Neldas adorent se lover sur de grands tapis moelleux, où s’entassent coussins de soie, encens et narghilés. Ils y rêvent en espérant découvrir lle chemin vers le "Haut Dôme".

Néanmoins...
Il ne faut pas énerver un Nelda, car ceux-ci ont une propension à perdre leur contrôle dès qu'ils sont agressés plus que de raison, et peuvent alors devenir très dangereux, perdant toute mesure et devenant pour certains de véritables machines à tuer.
Cyclothymique, le Nelda est un être paradoxal, la plupart du temps charmant et érudit, mais pouvant se transformer en un être de rage et de fureur sans que l'on comprenne parfois pourquoi...

Guerriers, Mages ou simples artisans, les Neldas ont un rapport puissant avec les esprits et les arts occultes en général.
Ils sont capables de se mettre en transe, et croient ainsi être en contact avec des êtres « supérieurs », sortes d’archétypes qui leur parlent parfois et les conseillent.
Illusion due aux drogues ou réalité, peu importe, car ce qui compte est que les Neldas y croient dur comme fer !

La mentalité Nelda


Calmes, obstinés (voire bornés), les Neldas sont des êtres paradoxaux.
Ils mettent en général de côté toute velléité de combat gratuit, mais également toute nature trop moralisatrice. Les Neldas sont sages et pleins de bon sens.
La mentalité Nelda en résumé: simplicité (jusqu'au dénuement), instinct "grégaire" (rarement jusqu'à l'intolérance) et réflexion (jusqu'à une possible sagesse).
La plupart des Neldas cultivent une gentillesse et un respect du prochain qui confinent parfois à la naïveté.
Ils respectent les autres races, et invitent parfois des inconnus à partager leurs rêves et leurs narghilés.

Les Neldas sont également très souvent de grands érudits. Bavards, ils sont capables de parler plusieurs jours d’affilée sans prendre le moindre repos, au risque d’ensorceler ceux qui ne sont pas rompus à ce genre d’exercice. Les Neldas profitent alors de leur réserve de graisse pour survivre à ces longs et complexes dialogues…

Les Neldas comptent autant de mâles que de femelles. Ces dernières se distinguent par leur morphologie légèrement plus fine, des rondeurs et attitudes indéniablement féminines. La plupart sont des guerrières chargées de la défense des cités pour celles qui font parti de l’Ordre des Hauts Rêvants. Ou des artisanes. Rares parmi elles sont des Rêvantes.

Les Neldas vivent un peu plus d'un centaine d’années, avant de partir s’isoler pour leur dernier Rêve. Les vieux sont d’ailleurs considérés comme des élus, et sont particulièrement choyés jusqu’à leur départ définitif…

Enfin, pour un Nelda, Syfaria n'est qu'un monde de passage, qui correspond à un Ordre supérieur, et en conséquence il n'établit rien de durable.

Neldas et Ordre des hauts rêvants


La grande majorité des Neldas fait parti de cette faction, car c'est en son sein qu'ils peuvent s'épanouir et exercer pleinement leur foi.
Néanmoins, quelques individus éparses se sont détachés de ce que d'aucuns nomment "la Congrégation", en désaccord avec le traditionalisme exacerbé qui y a lieu, et ont rejoint d'autres Factions, d'autres Consensus de pensée.
Individus rares, ils n'en sont pas moins de fervents croyants, et n'ont pas renié la recherche du haut dôme.
Simplement, ils pensent que d'autres moyens existent pour y parvenir.

Aucune haine, nul rejet pur et dur, n'existent entre les neldas de l'Ordre des Hauts-Rêvants et ceux qui l'ont quitté...

Les neldas, les hauts-rêvants, l'amour et le sexe


Au sortir des piliers de poussière, les Neldas étaient nus, sans aucune science innée, d’un caractère et d’une morphologie proches de ceux de fauves.
Assaillis de visions confuses qu’ils ne comprenaient pas et qui les rendaient agressifs et nerveux, ils semblaient être voués à rejoindre la faune dangereuse de l’île, sortes de prédateurs entre conscience et instinct primaire.


A cette époque, ils avaient une sexualité sinon intense, tout au moins naturelle : ils connaissaient le désir exactement comme ils connaissaient la faim, et copulaient comme ils mangeaient : parce que c'est plaisant et nécessaire.

Mais les neldas changèrent rapidement, sous l'influence de la Carnine et de la naissance de la culture haut-rêvante : très vite, ils construisirent leur identité en tournant le dos à leurs penchants de fauves, qui leur apparaissent toujours aujourd'hui comme éminemment détestable.
L'assouvissement brutal et irréfléchi de leurs besoins primaires fut réprimé afin de bâtir une véritable civilisation.
Tournés vers la spiritualité, ils stigmatisèrent et méprisèrent les plaisirs ataviques de la chair. Ils en eurent bientôt peur, et honte : assouvir ces désirs, c'était se ravaler au rang du fauve ! On ne peut inhiber sa faim ou sa soif, mais on peut inhiber le désir sexuel... et c'est ce qui se passa.

Avec le temps, l'appétence des neldas pour le sexe devint un puissant tabou, à la fois personnel et collectif : en conséquence, elle s'amenuisa au fil des générations.
Chez les hauts-rêvants, cela confina à l'inhibition : en-dehors d'un cadre précis, lié à des rituels sociaux (les fameuses périodes dites « des étreintes »), l'interdit fut tel qu'il tua l'envie.
Ils fuirent le sexe « libre » parce qu'il était le symbole de leur sauvagerie passée, et réprimèrent dès l'enfance leurs désirs au point de s'en défaire rapidement en grandissant...

Mais ledit désir existe toujours, en arrière-plan, à l'état latent.
Il est enfoui, complètement nié, mais dans certaines situations, il peut ressurgir.
Ces situations, ce sont celles où le nelda se laisse aller à ses pulsions, se laisse envahir par son héritage atavique, et cède à sa nature... animale.

Le problème, au-delà du tabou, est que cela est perçu comme dangereux.
Si un nelda cesse de réfréner, mais au contraire cultive et satisfait sans retenue ses pulsions et ses envies primaires telles que la soif de chair fraiche, l'envie de courir à quatre pattes, l'envie de mordre, l'envie de hurler ou de copuler, il existe un risque - infime - de le voir se transformer effectivement en bête fauve !
Les hauts-rêvants disent de quelqu'un touché par ce phénomène qu'il est Vargulfr : la victime va se comporter brutalement comme un fauve, avec les dangers que cela suppose !

La rareté de cet évènement - moins d'une dizaine de cas ont été officiellement recensés en six siècles d'histoire - n'en atténue nullement l'horreur, dans l'esprit des neldas et particulièrement des hauts-rêvants : c'est pour eux un repoussoir absolu, et leur peur s'entretient de générations en générations, via des contes, des légendes, des récits plus effrayants les uns que les autres !
Sur le plan psychologique, il constitue un élément central de leur perception d'eux-mêmes et donc, de leur comportement.

Le problème, c'est qu'il faut bien que les neldas se reproduisent et donc arrivent à assumer leur désir et leur attirance physique pour l'autre sexe.
Pour cette raison, les rapports sexuels chez les hauts-rêvants sont très ritualisés, très contrôlés : il s'agit d'éviter les accidents !
Lors de périodes bien définies qu'on appelle « les étreintes », variables selon les cas et les personnes, les couples vont pouvoir faire l'amour, en général dans le projet clair d'avoir descendance. (en général de 3 à 5 enfants par grossesse)
La fréquence et la durée de ces périodes sont définies au cas par cas, lors d'une discussion qui associe chaque couple à un sage reconnu et respecté.
Avoir des relations sexuelles en-dehors de ces périodes, ou qui n'ont pas reçues l'aval d'un sage, ou pour le plaisir, est extrêmement mal vu...
C'est assez facile à comprendre : lors de l'étreinte, tant le mâle que la femelle ressentent et assouvissent pleinement leur désir, et prennent donc un risque de sombrer dans la bestialité pure.

Fort logiquement, l'érotisme débridé est banni de la société haut-rêvante : vouloir attiser le désir purement sexuel d'autrui, c'est avilissant !
La séduction, en revanche, est complaisamment pratiquée : par tout un ensemble de gestes, de signes, de codes et d'attitudes, femelles comme mâles vont pouvoir séduire : il s'agit d'attirer le partenaire, mais tout en finesse... en en montrant le moins possible !

Vous penserez que dans ces conditions, exprimer son attirance pour un partenaire sexuel est presque impossible ? Tout au contraire...

En fait, ils pratiquent l'amour courtois.
Sensibles aux charmes du sexe opposé, mais toujours désireux de se démarquer le plus possible de leur part animale, ils ont ritualisé et codifié à l'extrême l'approche de leur partenaire.
Les « parades nuptiales », pour le dire simplement, sont longues et complexes : le mâle va approcher sa dulcinée avec prudence, avec patience, par étapes.
Il ne va certainement pas lui sauter dessus !
Il produira un discours exaltant le sentiment amoureux, sans faire allusion à son désir.
Cela va se gérer avec des poèmes, des cadeaux, des récits de rêves mettant en scène l'être aimé, etc... l'amour courtois dans toute sa splendeur !
Plus cela prend de temps, plus cela est travaillé, mieux ça vaut : la rupture avec les origines n'en est que plus marquée.
Les hauts-rêvants sont romantiques presque malgré eux !

Et dans ce cadre, la « norme » sera plutôt de voir les mâles courtiser par leurs récits, oniriques étant le mieux, tandis que les femelles séduiront par leur apparence.
Pourquoi ? Parce que les mâles ont généralement un statut de rêvant, de savant, d'érudit, là où les femelles sont majoritairement des guerrières, plus portées vers l'écoute.
Ce schéma est bien sûr général, des exceptions existent au jour le jour...
Lorsque le désir pointe le bout de son museau, les neldas de l'Ordre des Hauts-rêvants le cachent : cela ne doit pas se voir.
A ce stade, mieux vaut pour les deux tourtereaux officialiser la relation, de sorte à pouvoir vivre ensembles au grand jour sans s'attirer de regards réprobateurs.

Pour les neldas non hauts-rêvants, l'inhibition individuelle et la peur de la bestialité suffisent à sérieusement réfréner les ardeurs.
Mais les tabous sociétaux ne sont pas forcément les mêmes, puisqu'ils dépendent des factions considérées...